Pourquoi les chiites ont-ils oublié les leçons de Karbala ?
Les chiites, qui prédominent au Sud-Liban et en Iran, semblent avoir oublié les piliers clés de leur héritage religieux
Par Declan Hayes sur Strategic Culture Foundation
Les chiites, qui prédominent au Sud-Liban et en Iran, semblent avoir oublié les piliers clés de leur héritage religieux, notamment la question de vie ou de mort selon laquelle des dizaines de millions de mandataires américains, saoudiens et qataris les détestent et tout ce qui les concerne. J’en ai pris conscience en Iran lorsqu’ils m’ont dit que de nombreuses entreprises des États du Golfe ne font pas affaire avec les chiites parce qu’ils ont le mauvais pied religieux et font leurs prières de telle ou telle manière. Je n’ai jamais vu un sectarisme aussi enragé à l’œuvre, même dans mon Irlande natale.
Bien que l’architecture des mosquées chiites ne m’impressionne pas (aucune architecture ne le fait), certaines des dévotions qui s’y déroulent m’impressionnent, comme elles l’ont fait avant moi pour Saint François d’Assise. J’ai vu les chiites du nord de Londres se rassembler dans leur mosquée de Kilburn pour leurs célébrations familiales de l’Aïd et ma grande crainte était que l’un de leurs enfants, dans son excitation enfantine, soit tué par un automobiliste disparu.
Je n’étais pas là pour prier mais pour voir l’un de leurs dirigeants chercher de l’aide pour les chiites assiégés de Syrie. Bien que l’homme ait été serviable, il a clairement fait comprendre que la mosquée était destinée à la prière, pas à la politique, ce qui me convient parfaitement.
Mais pas aux mandataires de la CIA, qui continuent de remplacer tous les imams sunnites modérés par des agitateurs sectaires semi-alphabètes des États du Golfe. Pour que les despotes des États du Golfe se sentent en sécurité avec leur richesse mal acquise, les chiites, homme, femme et enfant, doivent être détruits, et donc les chiites, les alaouites et tous les duodécimains restent des cibles particulières des pirates informatiques en chef que la CIA a envoyés en Syrie et qui font à nouveau montre de leurs muscles contre l’Égypte de Sissi.
Bien que les chiites aiment commémorer et glorifier la bravoure de Hussein ben Ali et des jeunes de Karbala, ils semblent avoir oublié son revers, à savoir que des générations de mandataires de la CIA et des États du Golfe ont été habituées à vouloir leur mort.
Bien que Karbala et d’autres sites chiites (et chrétiens) aient énormément souffert à cause des mandataires de l’État islamique de la CIA qui ravagent l’Irak, le travail minutieux accompli par la communauté religieuse de Qom pour restaurer ces sites ne peut qu’être admiré.
Mais tout ce nombrilisme ne nous mène pas bien loin. Lorsque j’ai visité Malaloula en compagnie des dirigeants chrétiens syriens le dimanche de Pâques 2014, des prêtres locaux m’ont dit que, bien que la plupart des graffitis de l’EI aient été écrits par des sauvages semi-alphabètes (« nous nous rapprochons de Dieu en coupant les têtes des chrétiens et en sodomisant leurs cadavres »), d’autres étaient manifestement l’œuvre de scribes érudits, tout aussi enragés que leurs complices semi-alphabètes.
Maintenant que la CIA et le Mossad ont gagné leur guerre contre les chrétiens du Levant (c’est-à-dire les adorateurs de la Croix), il est à nouveau temps pour les chiites de se prendre une claque. Bien que le gouvernement iranien tente de rétablir les relations diplomatiques avec la Syrie, il ne semble pas comprendre la nature du jeu, qui consiste à construire un nouveau Moyen-Orient dans l’intérêt d’Israël et de l’Oncle Sam et qu’il n’y a pas de place pour les chrétiens ou les chiites, sauf comme punching-ball, dans cet enfer dystopique des Frères musulmans.
Bien que je ne puisse proposer aucune solution simple à ce problème ni à l’extermination en cours des chrétiens russophones inoffensifs par les nazis de Zelensky, les dirigeants de la Russie et de l’Iran feraient mieux de s’asseoir ensemble et, avec leurs forces armées, d’élaborer un plan de salut sans fioritures.
Bien que le président russe Poutine ait déclaré que le monde sans la Russie serait un désert sans valeur, ce sont les ennemis des chiites et des chrétiens qui nous plongent dans ce cauchemar et il appartient à des dirigeants appropriés comme ceux de la Russie et de l’Iran de nous délivrer de leurs griffes.
La Russie et l’Iran feraient mieux de se secouer et de gratter les bernacles humains dont ils sont tous deux affligés et dont Tolstoï a parlé dès 1869 dans Guerre et Paix lorsqu’il faisait référence à tous les suceurs de sang qui s’accrochaient aux basques du tsar, comme les patriotes russes ont sacrifié leur vie en combattant Bonaparte. Tout comme le grand Tolstoï nous a montré que la nature humaine est immuable, les chiites d’Iran doivent également nous montrer qu’ils sont aussi indomptables qu’Ali et ses camarades l’étaient le 10 octobre 680 après J.C. et que, si les chiites doivent finalement tomber, ils ne tomberont certainement pas seuls.
Bien que la bataille pour l’Iran n’ait pas encore commencé, la bataille pour exterminer les chiites et les coptes d’Égypte a repris avec la dernière résurgence de la violence sectaire des Frères musulmans « pour la démocratie ». Bien qu’il faille espérer que l’armée égyptienne écrasera à nouveau ces cafards, l’effondrement de la Syrie montre que les tueurs d’Ali sont à nouveau en selle et que c’est le pire des mondes possibles pour tous ceux qui prient de cette façon plutôt que de cette autre quand ils partent en pèlerinage à Karbala.
Le point culminant du monde arabe de notre époque a été l’alliance panarabe menée par le colonel Nasser d’Égypte et le président syrien Hafez el-Assad. Bien que les Frères musulmans égyptiens et syriens, ainsi que leurs divers agents israéliens, britanniques, français, turcs, qataris et américains, aient tué tout espoir de ressusciter une telle alliance, il appartient aux dirigeants chiites du monde non seulement de repenser les leçons de Karbala, mais aussi de venger et d’inverser cette défaite et celles de notre époque en Syrie, en Libye et en Égypte.