Mairie d'Antananarivo : Le fiston Ravalo, la boniche du pouvoir, un jeune loup et des momies sentant la naphtaline
Les élections municipales, qui se tiendront dans quelques semaines, nous font voir un spectacle minable de la politique malgache avec des "fils de" et des boniches.
Les élections municipales de Madagascar auront lieu le 11 décembre 2024 et même si toutes les villes sont importantes, tout va se jouer dans la capitale, car la mairie d'Antananarivo est généralement un tremplin pour la présidence, on l'a déjà vu en 2002 et en 2009. 7 candidats sont en lice et quand on regarde leurs tronches, on a une odeur de faisandé qui monte au nez :
Tojo Ravalomanana
Harilala Ramanantsoa
Tahina Razafinjoelina
Gascar Fenosoa Mandrindrarivony
Monja Roindefo
Joseph Martin Randriamampionona
Ndriana Razanamasy
Comme Marc Ravalomamana a eu les pires emmerdes pour se présenter et que son parti a failli zapper les élections, alors il envoie son fiston au charbon, il va incarner l'opposition. Cependant, je trouve ça assez pathétique, car cela relève du népotisme et c'est terrible que le Firaisakina n'arrive pas à trouver des hommes compétents au sein de son groupe. Il y en a marre de la transmission familiale. Et surtout, à part son nom de famille, je ne connais aucune expérience politique de Tojo Ravalomanana, je veux dire, je ne sais pas ce qu'il a réussi dans la vie.
Du coté de pouvoir, le parti d'Andry Rajoelina a aligné Harilala Ramanantsoa qui est la seule femme du groupe. J'espère qu'ils ne vont pas surfer sur du féminisme à deux balles en sachant qu'Harilala s'était déjà présenté aux municipales de 2015 où elle s'était fait carboniser par Lalao Ravalomanana, épouse de Marc Ravalomanana, qui avait raflé 55 % tandis qu'elle n'avait eu que 3 %.
Les médias malgaches semblent rouler pour Tahina Razafinjoelina qui veut proposer un "programme concret" et remettre la "culture du travail" au gout du jour. Il parle d'Antananarivo numérique et de décentralisation budgétaire, ce dernier terme signifie que c'est un néolibéral pur. Car décentralisation budgétaire signifie que chaque quartier se démerde pour se financer ce qui aggrave l'inégalité et que la mairie ne s'occupe plus de rien et donc, que les services publics comme la voirie sont privatisé (ce qui est déjà partiellement le cas). Et concernant la "culture du travail", il mérite qu'on lui rappelle, généralement avec une baffe, que les tananariviens cumulent parfois plusieurs boulots en même temps et ils n'arrivent pas à se nourrir et donc, c'est quoi son programme, avoir 4 boulots pour mourir ?
Vous avez aussi de parfaits inconnus comme Ndriana Razanamasy qui est le fils de Guy Willy Razanamasy donc, encore un fiston d'une famille de politicards. Ou encore Joseph Martin Randriamampionona qui porte l'image du self-made man même si son parcours montre qu'il a pas mal bourlingué, je dirais que dans cette liste, c'est l'un des rares qui a pas mal bossé et cumulé plein de boulots.
Quand vous entendez le nom de Monja Roindefo, vous vous dites que c'est l'annonce de la Momie 4 ou quoi ? Ce mec macère dans les bas fonds de la politique depuis 2009, il n'a jamais percé et il continue de surgir pour chaque élection. Et avec lui comme allié, vous avez Gascar Fenosoa Mandrindrarivony qui est tellement modeste qu'il a créé son propre parti homonyme avec le Mouvement Gascar. Gascar s'est fait surtout connaitre comme journaliste de Real TV où il semblait être très critique envers le pouvoir, mais on est quand même dans le journalisme de sensation à la sauce Facebook où la moindre chose est monté en épingle et comme il invite les déçus (comprendre ceux qui n'ont pas obtenu du pognon) de la politique, alors on a des aigris et des mecs qui font des gueulantes grandiloquentes tout en montrant une incompétence magistrale pour comprendre le moindre aspect de la politique.
Ces 7 candidats sont à chier, c'est tous des "fils de" et des fruits confits de la politique politicienne. Personne ne parle de la souveraineté ou de nationalisme pur, très peu sont compétents pour diriger un merdier aussi gigantesque que la capitale. En fait, je le dis dans mon livre que les mêmes noms reviennent encore et encore dans la politique malgache depuis près de trois siècles. Il n'y a aucun renouvellement, aucune personne issue des classes pauvres, de toutes façons, le système est conçu pour les exclure dès la première marche.
Cela va être une occasion de débourser du pognon dans des concerts, des T-shirts et autres perles d'autochtones pour avoir le vote. La population malgache a acté son divorce avec la politique. On a 50 % d'abstention pour les présidentielles, 70 % pour les législatives et 80 % pour les municipales. On a une clique qui se maintient au pouvoir par progéniture interposée ou candidat de paille, mais ce sont les mêmes débiles corrompus qui s'engraissent pendant que le reste de la population est en état de survie avant une mort imminente.