La Chine dominera-t-elle le prochain siècle ou millénaire ?
Quand on regarde la progression de la Chine dans des secteurs comme les puces photoniques ou la fusion nucléaire, c'est la seule question qu'on peut se poser.
Le Saint-Graal est la Coupe qui a recueilli le sang du Christ et quiconque boit dedans, obtient la vie éternelle. Dans la culture populaire, le Saint-Graal est une percée tellement majeure dans un secteur qu'il redéfinit le monde et la société dans son ensemble. Loin des brouhahas médiatiques occidentaux qui continuent à dégueuler sur la Chine à longueur de journée, sur sa chute économique le lundi, sur sa surchauffe de production le mardi et sur sa dictature le mercredi, la Chine continue de progresser sans relâche dans les secteurs-clés qui façonneront le monde de demain.
Sa capacité à s'adapter, à mettre en branle son immense potentiel de production, une montagne de cash illimitée et une planification à long terme, lui permet d'envisager la réussite de projets qui sont encore de la lointaine science-fiction pour les Occidentaux. Il suffit de voir ce qu'elle a fait dans les semi-conducteurs. En 2019, la Chine importait pour 400 milliards de dollars de semi-conducteurs par an, en 2023, elle en exporte pour 73 milliards de dollars. En l'espace de 5 ans, la Chine produit la plupart de ses semi-conducteurs et elle a même surpassé, en termes de performances, le seul acteur occidental qui est le leader du secteur avec Nvidia.
Nvidia est l'entreprise la plus valorisée en bourse avec plus de 3 000 milliards de dollars. Et tout monde veut acheter des actions de Nvidia. Mais ce qui est étrange est que si vous avez l'exclusivité d'un produit et que vous dominez le marché, alors vous n'avez aucune raison de baisser vos prix. Pourtant, Nvidia a cassé les prix de son GPU pour serveur, le H20, à 100 000 yuans alors qu'il était largement au dessus des 125 000 il y a à peine quelques mois. La raison ? Les GPU sont les principaux composants de la révolution IA. Si vous voulez faire n'importe quoi avec de l'IA, il vous faut des GPUs. Et l'entreprise comptait vendre 1 million de ces GPUs en Chine en 2024, mais le fait que non seulement, elle n'en vendra pas, mais elle a dû mal à écouler ses stocks existants. Le coupable ? Huawei est son GPU Ascend 910 qui coute 120 000 yuans, mais qui est largement supérieur que celui de Nvidia.
Les Etats-Unis, sous Trump, puis sous Biden, voulaient détruire Huawei, car il devenait trop gros pour le secteur des telcos au niveau mondial. 5G, Data Center, Cloud, Huawei était meilleur et moins cher. Les Etats-Unis ont balancé des centaines de sanctions contre Huawei et même arrêté l'une de ces vices-présidentes par l'intermédiaire du Canada. Mais on ne s'attaque pas au dragon avec une force de caniche. Plutôt que de se soumettre, Huawei s'est adapté en créant ses propres chaines de logistique, en investissant massivement dans la R&D et en contrôlant à la fois l'aspect logiciel et matériel. La mentalité chinoise et occidentale s'oppose sur le concept d'une entreprise. Les Occidentaux pensent en termes de besoin de consommateur, de marketing, de marques, les Chinois pensent en termes de logistique. Pour une entreprise occidentale, on doit d'abord avoir une clientèle et créer le produit. Les chinois créent d'abord les chaines de logistique, ensuite le produit et finalement cherchent le client.
Quand les entreprises américaines ont refusé de travailler avec Huawei, celui-ci a remplacé toutes ses chaines de logistique avec le slogan "Delete America" et une fois que cela a été fait, Huawei s'est mis à piquer tous les clients des américains parce qu'il contrôlait cette fameuse logistique. En l'espace de quelques années, cette contre-attaque de Huawei lui a permis de dominer le marché des smartphones, du Cloud, des Data Center, des semi-conducteurs (un secteur où il n'était même pas présent), de l'IA. La souveraineté technologique de Huawei lui a permis de débarquer et de dominer dans les secteurs où il n'avait aucune présence auparavant. Bravo pour les sanctions.
Et ces dernières se sont retourné contre leurs créateurs comme une bombe dans la gueule. La Chine était la principale acheteuse de semi-conducteurs au monde et il n'y absolument personne qui puisse la remplacer. Les Occidentaux ont tenté de compenser en cherchant d'autres clients, mais personne n'est aussi gros. Et les Américains avouent eux-même que ces sanctions se sont retournés contre eux et c'est donc normal qu'ils ont demandé aux européens, avec ASML aux Pays-Bas ou à la Corée du Sud et au Japon de faire de même ! En mode, on a saboté notre propre secteur technologique et on veut que vous fassiez de même ! Quand l'idéologie, l'ignorance de base du système économique vous emmène dans des impasses où vous-même, ne comprenez pas pourquoi vous en êtes arrivé là !
En voyant la foirade monumentale, les Américains ont changé de récit. Arguant que le but n'était pas de détruire Huawei, mais de l'expulser des secteurs stratégiques et de protéger les données des occidentaux. Mais là aussi, c'est un échec, car l'armée américaine dépend énormément des produits Huawei de communication, mais aussi des puces pour son armement. En fait, sa flotte dans le Pacifique, ses bases américaines en Afrique ne fonctionneraient pas sans les produits Huawei.
La seule façon pour Nvidia de survivre est que l'Occident votera des normes pour interdire les semi-conducteurs chinois afin de garder le marché occidental. C'est ce qu'ils font déjà dans le domaine agricole avec John Deer qui a le monopole des machines agricoles. Les exigences sont telles que les machines chinoises, plus performantes et moins chères, ne peuvent pas pénétrer le marché occidental, mais ils ont le reste du monde à leur disposition.
Et les américains savent que les chinois les ont surpassé dans les semi-conducteurs. En basse nanométrie, ils produisent déjà massivement le 7 nm, démontré par les nouveaux Smartphones de Huawei, mais ils expérimentent déjà le 5 et le 3 nm. De ce fait, les américains relocalisent massivement, des dizaines d'usines de semi-conducteurs sont prévus aux Etats-Unis, une telle usine coute de 12 à 20 milliards de dollars, soit bien plus cher qu'un porte-avion. Mais cet investissement massif donne peu de résultats, car il ne suffit pas de dicter la relocalisation par magie. Il faut la main d'oeuvre qualifiée dans ces usines et l'Occident ne l'a pas, il faut les matières premières et la Chine en a quasiment le monopole mondial. C'est pourquoi, près de 400 milliards de dollars d'investissement sont retardés ou en pause pour une "durée indéterminée".
Mais qu'est-ce qui se passerait si les semi-conducteurs actuels deviendraient obsolètes du jour au lendemain. Qu'est-ce qu'on fera de toute cette camelote ?
En juin 2024, la première usine pilote de puces photoniques a été lancé à coté de Shanghai (en chinois). Elle va déterminer si ces puces sont viables sur le long terme, si la capacité de production est suffisante et si ces puces tiennent les promesses saint-graaliennes qu'elles sont censés amener. Une puce photonique utilise la lumière (des photons) pour transmettre l'information plutôt que des électrons qui sont la base de toute notre électronique actuelle où le courant passe par des résistances et des portes.
La vitesse est effarante, ne consomme quasiment rien en énergie et ne surchauffe quasiment pas. Ce sont les promesses de la puce photonique à maturation. Selon les estimations, les semiconducteurs photoniques seraient 1000 fois plus rapides que les semi-conducteurs actuels qui tapent déjà le mur en termes de puissance de calcul. Le silicium montre ses limites et on ne pourra pas aller plus loin. En septembre 2023, un membre éminant de l'Académie des sciences à Pékin disait que la Chine commencera la production de masse des puces photoniques en 3 ans, soit en 2026. On pensait, selon les standards occidentaux, que ces puces n'arriveraient pas avant 2040 ou 2050. Mais chers investisseurs, continuez donc à acheter des actions Nvidia... Mais ne venez pas pleurer ensuite si elle subit le sort d'Intel qui en quasi-faillite (60 % de valorisation boursière perdue en 1 an)
Si la Chine réussit cette prouesse d'être la première à produire massivement des puces photoniques fonctionnelles, alors il n'y a aucun doute que le prochain siècle lui appartiendra. C'est tout l'écosystème électronique et informatique qui va changer des Smartphones jusqu'aux Data center en passant par les PC et tous les appareils de l'internet des objets. Sur le domaine militaire, l'arrivée de ces puces dans les communications, le calcul des trajectoires que ce soit pour la DCA ou les drones va donner un avantage considérable à l'armée chinoise. Ajoutez à cela les avancées qu'ils font faire dans le domaine de l'intelligence artificielle et même si vous ne les voyez pas, parce que les médias occidentaux sont des nazes qui ne suivent pas ce qui se passe en Chine dans ce domaine, les IA chinoises sont déjà supérieures à tout ce que nous avons en Occident, c'est juste qu'on n'y a pas accès. Il suffit de voir une IA vidéo comme celle de la startup chinoise Minimax.
Et ces puces ne sont pas des concepts théoriques, les chinois les ont déjà dans la main et il reste maintenant à les amener à maturation. L'Occident va devenir hystérique, car il sera en retard d'un siècle ce qui va augmenter son bellicisme ce qui précipitera sa chute. Mais la Chine pourrait dominer bien plus que le prochain siècle, vu ses avancées dans la fusion nucléaire.
En juin 2024, la Chine a démontré la faisabilité d'une fusion nucléaire en produisant du plasma pour la première fois de l'histoire. La fusion nucléaire est l'énergie ultime, elle produit plus qu'elle n'en consomme ce qui nous donne un cercle vertueux, elle peut utiliser un élément aussi banal que l'eau de mer, elle n'est pas radioactive et totalement non polluante. Tous les pays "développés" courent derrière la fusion nucléaire depuis des décennies. L'Europe possède le projet Iter qui est un immense réacteur, mais dont le financement est gelé et les progrès scientifiques sont rachitiques pour ne pas être plus insultant. La Chine ne pense pas grand, elle pense pragmatique. C'est aussi le secret de leur progrès technologique dans ces domaines de pointe. Les Occidentaux se concentrent sur la percée scientifique de nature expérimentale, juste pour prouver que c'est possible (la fusion nucléaire a été accompli depuis des décennies, mais sans une maitrise du cycle). Les chinois voient simplement l'aspect pratique des choses en se foutant complètement s'ils ont fait une percée ou non. Le but est d'avoir des puces plus rapides, moins chères pour avoir un avantage, donc, on va faire les puces photoniques.
Le but est de ne plus être dépendant des énergies fossiles et la Chine construit plus vite des réacteurs nucléaires traditionnelles que n'importe quel pays (5 ans en moyenne), mais il faut atteindre une énergie plus abondante et pas chère. Et surtout, leur modèle de planification fait que lorsqu'ils lancent un projet, il peut continuer à être développé pendant 10 ou 20 ans tandis que chez les Occidentaux, c'est à la merci de n'importe quel changement de politicard qui n'y connait rien à part lire des tableaux Excel et supprimer des dépenses qu'il considère comme étant inutile parce que sa vision ne va pas au delà de quelques mois, durée moyenne du gain ou perte électoral. Les Chinois ne sont pas plus intelligents que les autres, c'est juste qu'ils travaillent sur la fusion nucléaire sans interruption depuis 20 ans.
Le chemin est long pour qu'ils réussissent une fusion nucléaire contrôlée. Mais ils ont déjà résolu de nombreux problèmes. Plutôt que de créer de gros réacteurs comme l'Iter qui coutent très chers et sont très difficiles à modifier, ils utilisent des petits réacteurs, modifiables facilement pour un cout qui est de 1/100 par rapport à l'Ither. Bizarrement, les américains ont aussi annoncé une percée dans ce domaine l'année dernière en utilisant des petits réacteurs... On se demande qui copie qui désormais ? Les réacteurs chinois utilisent un matériau qui est disponible en abondance et qui ne coute pas cher ce qui résout le problème des matières premières.
Si dans 5 ans, on aura les premiers appareils qui embarqueront les puces photoniques, il faudra attendre 30 ans et plus pour voir si la fusion nucléaire chinoise vaut le coup. Mais 30 ans pour une garantie d'un millénaire de domination n'est pas cher payé. Et plutôt que d'admettre sa défaite et être aussi proche des chinois que possible pour bénéficier de toutes ces technologies, l'Occident se fait l'ennemi de cette nation qui dominera certainement le prochain siècle et hypothétiquement le prochain millénaire.
Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?